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Page:Lenotre - La Mirlitantouille, épisode de la Chouannerie bretonne, 1925.djvu/98

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LA MIRLITANTOUILLE

la nuit « au milieu des Républicains » et quand, le matin, il ouvrit sa fenêtre après quelques heures de sommeil, « la vue des troupes d’Humbert qui couvraient la place lui inspira de singulières réflexions ». Cette vieille et jolie ville de Moncontour, berceau de la fraternisation, devenait, en quelque sorte, la métropole de la Concorde ; Cormatin, entouré de ses « aides de camp », y tenait une manière de Cour, en relations ininterrompues avec le quartier général de Boishardy, tout voisin. Même, un jour, — c’était le 9 mars 1795, — celui-ci reçut un court billet de Cormatin l’avisant que le général Danican, porteur d’ordres du général Hoche, désirait l’entretenir et lui demandait un rendez-vous[1]. Danican était chargé d’annoncer la prochaine venue de Hoche à Moncontour : depuis longtemps l’illustre général en chef désirait parcourir ce petit coin de terre où avait battu le cœur de la chouannerie bretonne et connaître Boishardy qui, le premier, comprenant que l’intérêt de la France prime celui des partis, s’était noblement prêté à ses propositions de paix.

Hoche arriva à Moncontour au début de la seconde quinzaine de mars[2] et prit séjour dans la demeure d’un riche négociant, M. Latimier du Clèzieux[3]. Cette maison à pilastres et à beaux balcons

  1. Archives des Côtes-du-Nord. Cormatin s’adressant à Boishardy signe : Ton bon camarade. L’enveloppe, qu’a fermée un joli cachet de cire rouge figurant une couronne de fleurs et des guirlandes, porte : à Monsieur, Monsieur de Boishardy, au quartier général.
  2. Le 18 probablement.
  3. Dans la liste des candidats pour les Conseils Municipaux de l’an XII, on lit : Saint-Brieuc ; Olivier Latimier Duclésieux, avant 1789, négociant ; depuis, négociant et receveur général du départe-