Page:Lenotre - Robespierre et la « Mère de Dieu », 1926.djvu/18

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étaient nés cinq enfants, dont quatre filles ; le garçon, prénommé Maurice, comme son père, commençait, en 1790, ses études au collège d’Harcourt[1]. Duplay avait, en outre, recueilli les deux orphelins de son frère, Jacques et Simon, qu’il employait comme ouvriers.

Tout ce petit monde marchait à la baguette : le menuisier, très brave homme, affectait la sévérité d’un père du répertoire ; sa femme, – le modèle des ménagères, – connaissait la valeur du temps et ne tolérait pas qu’on le gaspillât ; ses quatre demoiselles, bien élevées chez les religieuses de la Conception, étaient dressées aux soins domestiques : elles apparaissent, dans le mémorial de famille, épluchant les légumes, préparant les repas, lessivant et repassant le linge ; il semble bien qu’elles n’étaient assistées, dans ces occupations, par aucune servante ; mais une ouvrière à la journée, Françoise Calandot, venait de temps à autre, de Choisy-le-Roi, pour « raccommoder[2] ». C’est à Choisy que s’étaient fixés depuis longtemps tous les parents de madame Duplay, attirés là par les grands travaux entrepris sous Louis XV au château royal. Son père, le menuisier de Créteil, y était mort ; son frère, Jean-Pierre Vaugeois, menuisier comme tous ses ancêtres, s’y était installé en 1749 ; sa sœur Marie-Louise y avait épousé le fermier du bac de la Seine, emploi lucratif et considéré.

Par les beaux dimanches de l’été, l’établi chômant, les Duplay s’embarquaient sur le coche ou

  1. L. Grasilier, Simon Duplay, secrétaire de Robespierre, p. 7.
  2. Archives nationales, F7 477541.