Page:Lenotre - Robespierre et la « Mère de Dieu », 1926.djvu/263

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d’Ille-et-Vilaine[1] ; Vielle, naguère camarade de Saint-Just au collège de Soissons[2] ; Ève Demaillot, originaire du Jura, « admirateur et ami de Maximilien[3] », bohème lettré, vivant des petits spectacles du boulevard en qualité de « versificateur à gages[4] », promu commissaire du pouvoir exécutif pour la région qui s’étend de Paris à Blois, allant de ville en ville, pérorant, visitant les prisons, rimant des couplets, et prônant les bienfaits de la dépopulation. Un jour, à Beaugency, comme il parlait à la tribune du club, la mémoire vint à lui manquer ; sans se déconcerter, il saisit un violon et se mit à jouer un air de contredanse à l’hilarité générale[5]. Le médecin Tranche-la-Hausse fait la liaison entre la maison Duplay et Le Bas lorsque celui-ci est aux armées[6] ; Duplay lui-même ne refuse pas une mission pressée, si l’on en croit cette mention inscrite par Robespierre sur l’un de ses carnets de poche : « Envoyer Duplay à Calandini[7]. »

Aventuriers, ratés de toutes les professions, espions, énergumènes lyonnais, jurés au Tribunal, fournisseurs de guillotine, quel entourage pour l’homme qui parle en maître à la Convention et se flatte de régenter les Comités de gouvernement ! Si Robespierre se complaît en cette société, c’est que parmi ces gens qui lui doivent tout, il n’a pas

  1. Archives nationales, F7 477546.
  2. Archives nationales, 477545 et AFii 47-363.
  3. E. Hamel, Les Deux conspirations du général Malet, 25.
  4. Mémoires de Dufort de Cheverny, publiés par Robert de Crèvecœur.
  5. Lottin, Histoire de Beaugency, I, 206.
  6. Stéphane Pol, Le Conventionnel Le Bas, 207 et 209.
  7. Carnet de Robespierre déjà cité.