Page:Lenotre - Robespierre et la « Mère de Dieu », 1926.djvu/277

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société populaire locale, il case son fils à la direction de l’hôpital militaire et distribue tous les emplois à ses fournisseurs ; son ami Lenoir, un étranger à la commune, est nommé agent national ; son épicier Lionnais, – qu’il signale à Robespierre comme « un patriote ayant des talents » et que l’Incorruptible consigne sur sa liste, – l’épicier Lionnais est directeur de la fabrique d’armes ; Simon, ancien palefrenier du tyran et joueur de violon public, devient concierge de l’hôpital ; l’ancien cuisinier Louveau est promu garde-magasin des effets militaires ; c’est alors que Bodement, jardinier à Thiais, – celui qui exige 70.000 têtes, – sera l’un des quatre d’une commission populaire, avec le cousin Laviron, de Créteil, dont le frère aîné, déjà nommé, est juré au Tribunal révolutionnaire[1].

Quand Vaugeois cède la présidence du Comité, c’est toujours à son fils, ou à l’ami Fauvelle, ou au violoneux Simon, ou au compère Benoit[2], et, de la sorte, Choisy est soigneusement tenu sous la férule. Que deviennent, en proie à cette bande, les admirables meubles, les tableaux de prix, les tentures précieuses, les mille richesses dont regorge le château ? On ne l’aperçoit pas : à peine quelques indices des voyages du voiturier Mollé, conduisant à Paris des commodes, secrétaires, tables de marbre, etc.[3] Mais ce qui caractérise surtout la Révolution à Choisy, c’est la fréquence des visites des grandes vedettes parisiennes. Les convives

  1. Archives nationales, WIA 79 et F7 477541.
  2. Archives nationales, T 14942. Registre du Comité révolutionnaire de Choisy.
  3. Archives nationales, W 79.