Page:Lenotre - Robespierre et la « Mère de Dieu », 1926.djvu/50

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marquis de Dreux-Brézé, veille à l’ordre, beau jeune homme[1], grand, bien fait, « avec un manteau tout brillant d’or et de pierreries, les doigts couverts de diamants et la tête empanachée de plumes d’une éclatante blancheur ; un bâton d’ébène, garni d’une poignée d’ivoire, qu’il tient avec grâce, est la marque de ses hautes fonctions[2] ». Du haut d’un balcon, un héraut d’armes fait l’appel ; les aides des cérémonies, avec une déférente politesse, examinent sommairement les pouvoirs de chacun des députés qu’ils introduisent ensuite dans la salle d’assemblée[3]. Un éblouissement[4]. Deux majestueuses colonnades forment les côtés de l’immense nef, au bout de laquelle, en hémicycle, s’élève le sanctuaire où, tout à l’heure, prendra place le roi de France, sous un haut dais dont l’opulente draperie de velours violet, brodé de fleurs de lys d’or, se retrousse pompeusement en lourds plis soyeux. À côté du trône préparé pour Louis XVI, se trouve, un peu plus bas, celui qu’occupera la Reine, puis les fauteuils, les tabourets et les banquettes pour les princes et les dignitaires. Les plus beaux tapis de la Savonnerie couvrent les marches de l’estrade royale et tout le parquet de la salle[5], qui se remplit peu à peu ; à l’extrémité opposée

    porte de l’avenue de Paris. Les termes de la Convocation sont formels : – « De par le Roi… les députés des trois ordres sont avertis de se rendre à la salle des États à huit heures du matin, en passant par l’avenue de Paris et en entrant par la rue des Chantiers. »

  1. Il avait vingt-trois ans.
  2. La Révellière-Lépeaux, Mémoires.
  3. Lettre d’un député breton, loc. cit.
  4. Thibaudeau, Mémoires, 66.
  5. Mercure de France, 16 mai 1789, cité par Brette.