rogeai, il prit peur et se sauva. Mais je le reconnaîtrais bien.
Moi aussi ! Ce ne peut être que Saïd, le tourment de notre vie.
Je congédie le Juif avec des remerciements, car il refuse toute récompense et multiplie les protestations de reconnaissance et de dévouement.
— Que le Seigneur nous laisse le hakem, en fait de bénédiction ! ne cesse-t-il de répéter.
Maintenant il va falloir punir Saïd… Ah ! je suis lasse !… Cet enfant a le génie du mal !… L’autre jour il fit à Rabba des propositions indécentes… Hier il débonda la fontaine, inondant ainsi le patio.
Saïd est fouetté… Hurlant, rageur, il se précipite vers le salon :
— Ô mon malheur ! s’écrie Yasmine. Que va-t-il faire ?
C’est vrai. Saïd a la coutume de se venger quand on le punit, et il conçoit des vengeances ingénieusement détestables.
Je suis Yasmine, à sa recherche. Sur le seuil de la salle, nous nous arrêtons, horrifiées : au milieu de notre plus beau tapis, un vieux Rabat, velouté comme un tapis de Perse, Saïd vient de déposer… ce qu’il a déposé !… Hachek !