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derrière les vieux murs en ruines

la larme d’émeraude atteint l’extrémité des sourcils.

— Je t’attendais depuis tant de jours ! s’exclame-t-elle. Les négresses m’avaient rapporté que tu habites chez Mouley Hassan, père de mon époux… Combien grande mon impatience de te connaître !… Je ne vis aucune Nazaréenne avant toi… Tu me plais ! Promets-moi de revenir souvent… Je ne reçois jamais personne, comprends-tu… Mouley Abdallah ne me permet même pas de monter à la terrasse… Tu es la joie qu’Allah m’envoie ! Ne me fais pas languir trop longtemps en ton absence.

Je promis tout ce qu’elle voulut. Et j’ai quitté la triste maison, stupéfaite, ensorcelée, ravie, les yeux éblouis de soleil, et la tête pleine de chansons.


30 novembre.

Mouley Hassan nous a trouvé une demeure voisine de la sienne. Le vizir qui l’édifia mourut il y a quelques années, et les exactions du moqaddem[1] des notaires, et du cadi, ont abouti au morcellement de ses biens.

  1. Tuteur-gardien.