» Sidi M’hammed chérissait sa fille, la seule enfant qu’Allah lui eût conservée. Il refusa de la donner à son cousin, disant que ce serait un péché de marier, à un homme déjà vieux, une fillette à peine oublieuse de la mamelle. Mais à partir de ce moment, il eut peur… Quand il sentit ployer ses os, il fit venir les notaires, et arrangea toutes ses affaires.
» Et voici pour Lella Oum Keltoum : il déclara dans son testament, par une formule très sacrée, qu’elle désignerait elle-même son époux, fût-il chrétien, fût-il juif, — hachek[1] ! — pourvu qu’il se convertît à l’Islam. Et que son consentement devrait être donné par elle devant notaires, et inscrit dans un acte, pour que son mariage pût être célébré.
» Le Cadi fut très scandalisé d’une pareille volonté, si contraire à nos usages. Mais la clause était valable, inscrite dans un testament conforme à la loi, et Sidi M’hammed y avait également inséré, par prudence, un legs important au Cadi. En sorte qu’il ne pouvait annuler ce testament sans se léser lui-même.
— Alors, que peut faire Mouley Hassan ? Lella Oum Keltoum n’a qu’à choisir un époux de son gré.
— C’est justement ce qu’avait voulu son père, mais le meilleur cheval, quand il est mort, ne
- ↑ Sauf ton respect.