Aller au contenu

Page:Leo - Aline-Ali.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Le seul moyen était de s’accrocher aux branches du hêtre, de grimper dans l’arbre et de redescendre de l’autre côté. Mais Ali avait déjà les mains déchirées, un souffle précipité soulevait sa poitrine, et il est évident que, malgré son agilité, il ne disposait pas d’une grande énergie musculaire. Il s’était à demi couché sur les rochers, d’un air un peu triste, quand une voix lui fit prêter l’oreille.

« Eh bien, Léon, je crois que nous ferons bien d’aller au-devant du jeune homme. Dans la voix du père il y avait de l’inquiétude, et, en nous priant d’attendre son fils, il le remettait à nos soins.

Ce n’est pourtant plus un poupon que cet enfant-là. Il est assez grand pour ne pas se perdre.

– C’est probablement un fils unique, élevé avec une tendresse trop maternelle, et qui jusqu’ici n’a guère quitté les côtés de ce vieillard. L’heure est venue cependant où l’enfant sent le besoin de s’émanciper, au grand émoi paternel… Viens-tu ?

– Ma foi non, je suis fort las. Après la course d’hier….

– Tu te disais infatigable.

— Pour aller en avant, parbleu ! en arrière, jamais !

– Mon cher, quand il s’agit d’un service à rendre, cela ne s’appelle pas reculer. Au reste, attends-moi ici. J’irai seul. »

Ali saisit une branche, grimpa dans l’arbre, et deux minutes après tombait sur la route aux pieds de Paul Villano, et non loin de Léon Blondel, qui en ce moment, une main à terre comme levier, l’air assez maussade, se séparait du talus sur lequel il était assis.