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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/176

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d’abord, déclina l’invitation qui lui fut adressée ; mais Léon s’en fâcha très-fort, parla d’amitié méconnue, de sauvagerie étrange, et finit par dire :

« Ah çà, mon cher, donnant, donnant. J’ai depuis ce matin votre adresse, et la voici ; mais seulement contre la promesse de venir ce soir.

— Vous eussiez dû me laisser promettre avant de poser des conditions, dit Ali en souriant.

— Allons, je compte sur vous, » dit Léon ; et il lui remit un papier.

C’était l’adresse de la jeune personne rencontrée au journal et suivie par Donato. L’air décent et noble de cette inconnue, son chagrin du refus qu’elle subissait, et la manière brutale dont il l’avait vue traitée en sa présence, avaient inspiré à Ali le désir de lui être utile. Il se rendit le soir même à l’adresse indiquée, dans un faubourg de la ville, et demanda la signora Metella Marti. Ce fut Metella elle-même qui vint ouvrir. À l’aspect d’un étranger, elle attendit, triste, un peu hautaine.

« Mademoiselle, dit Ali, depuis longtemps je vous cherche, afin de vous remettre le prix de votre article de la Liberta. »

Elle rougit.

« Cet article a donc été imprimé ?

— Oui, avec modification du titre et de quelques phrases. Le voici. »

Elle le prit et lut.

« On m’a donc trompée ? dit-elle.

— Comment ?

— Un ami de M. Blondel m’avait affirmé que je n’avais rien à espérer de ce côté.

— Il faut bien vous avouer que je n’ai fait rece-