Page:Leo - Aline-Ali.djvu/306

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tit, je ne sentais plus que toi dans l’univers. Ici l’air me manque. Appelle-moi, je t’en supplie ! J’ai le besoin le plus ardent de te voir, et surtout là-bas, ma chère et charmante châtelaine… Quelques jours seulement ; puis je partirai… si tu veux.

Ta lettre contient des réticences. Pas une seule, je veux tout savoir. Tu me dois, comme toujours, toutes tes pensées. Comment puis-je combattre ce que je ne connais pas ? Dis-moi tout, je le veux, je t’en supplie ! Mais plutôt laisse-moi te parler, entendre ta voix !… Nous nous comprendrons bien mieux. Grand Dieu ! nous entendre ! nous expliquer ! Et sur quoi ?… pourquoi ?… Nous nous aimons ; nos âmes sont déjà confondues, et tu veux réfléchir, considérer, et tu nous sépares ! Aline, mon Aline, cela est vraiment insensé ! Envoie-moi la permission de partir. Je l’implore, et je l’attends… n’est-ce pas ?

ALINE À PAUL.

Tu es trop impatient, ami. C’est toi qui te refuses à comprendre. Tu demandes des explications nouvelles, quand je craignais d’en avoir trop dit. Moi, je te demandais un peu de temps, du calme, et je croyais cela nécessaire ; mais je le vois, cela ne me sera point accordé. Tu veux une solution à tout prix ; notre union te semble pouvoir s’accomplir demain. Eh bien ! tu te trompes : c’est impossible.

Je ne t’accuse point, je t’aime. Ce n’est pas sur toi, tu le sais bien, que je voudrais venger ce que j’ai souffert. Je n’ai pas de désir plus ardent que