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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/332

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les réserves d’Aline, et qu’il redoutât de les offenser, ce n’était pas une nature expansive et ardente comme la sienne qui pouvait tenir bien strictement une pareille résolution. L’amour n’avait pas besoin de paroles pour s’exhaler de ses lèvres, de ses yeux, de sa main tremblante ; non l’amour d’autrefois, calme et pur, sous l’alpe blanche, mais une passion mêlée, comme l’air de la plaine, d’émanations fiévreuses et de menaces d’orage. Constamment soumise à l’influence de cette volonté secrète, mais active, enveloppée de ces effluves, Aline en semblait parfois pénétrée et ne s’en défendait pas.

Depuis longtemps, ils s’étaient soustraits à l’obligation, d’abord acceptée, de prendre miss Dream pour compagne de leurs promenades. On se croit, à la campagne, facilement seul, bien qu’on le soit moins que partout ailleurs ; puis, tout sentiment vif tient difficilement compte de ce qui est en dehors de lui. La voix publique, respectueuse d’ailleurs, les maria. On les aimait, tout en les trouvant bizarres ; leur bonté s’était fait comprendre.

Un jour, dans leurs explorations à travers les fermes et hameaux environnants, ils trouvèrent ce qu’ils ne cherchaient point : un marmot reproduisant assez exactement les traits remarquables de M. Rongeat, et une fille abusée qui pleurait son délaissement et sa misère.

À côté de l’impression pénible que ce fait lui causa, Mlle de Maurignan ne put s’empêcher de se réjouir du coup mortel, pensa-t-elle, qu’une pareille découverte allait porter à M. Rongeat dans l’esprit de sa fiancée. Le jour même, au jardin, éloignant Paul d’un coup d’œil, et passant le bras affectueu-