— Je vais te faire une coiffure de feuillages, dit Paul. »
Comme il cassait des branches de lierre, toute une guirlande suivit sa main, et, s’allongeant de plus en plus tandis qu’il s’éloignait en riant, s’arracha du mur, laissant une trouée dans le feuillage. Il se mit alors, après avoir trié le plus beau de la guirlande, à en entourer la tête d’Aline, et il s’arrêtait par intervalles pour la regarder avec amour. Sous ce chapeau de feuillages, ses beaux traits, fins, doux et purs, s’idéalisaient encore. En réponse aux regards charmés de son amant, elle demanda tout à coup :
« Si j’étais laide, m’aimerais-tu de même ?
— Oui, » répondit-il sans hésiter.
Elle sourit et devint rêveuse.
Depuis un moment, quelque chose rompait le charme de cette vaste et insaisissable mélodie qui régnait autour d’eux. C’était comme l’accent d’une détresse ; au ramage avait succédé le cri. Aline perçut la première ces notes plaintives, et comme elle en cherchait la cause, en jetant les yeux autour d’elle, elle aperçut deux oiseaux à gorge rouge qui se croisaient en voletant, et près du mur un nid renversé, dont les petits, rougeauds encore et tout pantelants, gisaient sur la mousse. Toute émue, se précipitant vers eux, elle les replaça dans leur nid, en cherchant des yeux d’où ce nid avait pu tomber. Évidemment, ce devait être du lierre arraché.
« Oh ! dit-elle, quelle chose odieuse nous avons faite là, Paolo ! »
Et, d’avance émue, des larmes vinrent à ses yeux. Paul trouva dans les entre-croisements du lierre une