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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/90

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dans le cas où il s’agirait d’une chose personnelle à moi ?

— Que vous êtes cruelle et fantasque, dit-il en se levant, de me contraindre à de telles déclarations et d’occuper ainsi nos tête-à-tête ! Ne prévoyez, chère mademoiselle, qu’une chose : mon désir ardent de vous complaire, et ne comptez en toute circonstance que sur mon amour.

— Ne vous excusez pas, monsieur Larrey, dit la jeune fille, dont le front, sous sa pâleur, prit une grande expression de fermeté, vous agissez bien ; c’est ainsi que tous les jeunes gens devraient parler à leur fiancée. Vous êtes un honnête homme. »

Et elle lui tendit la main.

« Vous en doutiez ? demanda-t-il d’un ton plaisant qui seyait mal à son air contraint.

— Non ; mais je sais que, vis-à-vis des femmes, un homme croit pouvoir, sans cesser d’être honnête, mentir.

— Que de choses vous savez ! » répliqua-t-il ironiquement.

De nouveau, le ton et l’air dont il dit ces mots blessèrent Aline. Elle baissa ses beaux yeux et parut se replier sur elle-même. Il se fit un silence de quelques instants.

« Je ne puis consentir, dit enfin Germain, à tirer de cette explication les conséquences rigoureuses qu’elle semble admettre. J’en appelle de vous, sur ce point, à vous-même ; car je ne puis croire que vous persistiez à compromettre notre bonheur par de telles préoccupations, — auxquelles plus que toute autre, permettez-moi de vous le dire, vous eussiez dû rester étrangère.