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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/99

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était devenu, grâce à la bonne volonté de chacun, aimable et assez affectueux, quand on annonça M. de Vilmaur.

Ce nom, l’entrée immédiate de cet homme, produisirent sur Aline un effet terrible. Si déjà, de loin, à la promenade, elle avait été vivement impressionnée de le rencontrer, en voyant pénétrer chez son père, et s’approcher d’elle, celui qu’elle considérait comme le meurtrier de sa sœur, l’horreur et l’indignation la saisirent avec tant de force que toute autre considération s’effaça : elle se leva, et, sans répondre au salut de M. de Vilmaur, elle sortit pâle et tremblante.

Ce ne fut qu’après avoir repris possession d’elle-même que, réfugiée dans sa chambre, elle se demanda avec inquiétude ce qu’on devait penser de cette conduite étrange, de sa fuite. Une réponse à cette question lui fut offerte presque aussitôt par l’intermédiaire de miss Dream, M. Larrey la priait de lui accorder un moment d’entretien dans le cabinet de M. de Maurignan.

Elle s’y rendit. Germain était d’une agitation extrême et qu’il ne cherchait point à cacher.

« Je vous en supplie, mademoiselle, dit-il aussitôt, apprenez-moi ce qui a pu se passer d’étrange entre vous et de Vilmaur, que vous lui en vouliez au point d’oublier, vous, Mlle de Maurignan, les convenances les plus rigoureuses ?

— Vous-même, êtes-vous donc à ce point son ami, répondit-elle, de ressentir si vivement ce qui le touche ?

— Ce n’est pas à cause de lui, reprit-il. J’aime et j’estime Ernest de Vilmaur ; mais en ce moment je