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Page:Leo - Attendre - Esperer.djvu/72

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Et du moment que cela ne se fait pas, pourquoi le font-ils ! Je me défie des gens qui agissent différemment que les autres, mademoiselle Chaussat ; cela dérange toujours quelque chose, et ces brouillons-là devraient être bannis de tout bon gouvernement.


III

Les deux honorables personnes dont nous venons de surprendre l’entretien étaient des représentants de l’opinion trop fidèles pour que leur avis ne fût pas partagé par tous les bourgeois de la petite ville, et même par cette partie saine du populaire qui s’inspirait de leurs jugements. Déjà, bien que les visites faites par le baron et sa fille eussent rempli d’aise ceux qui les avaient reçues, et eussent alimenté leurs conversations pour plus de quinze jours, on avait cependant à cet égard beaucoup glosé, les uns trouvant que les choix avaient été trop larges, et les autres trop restreints. Cependant, on s’était hâté de rendre ces visites et de pénétrer dans l’intérieur des nobles Parisiens. Malheureusement, on n’avait guère trouvé à la Ravine d’autre luxe que celui des bois et des prairies. La maison elle-même, propre, agréable et jolie, n’avait que des meubles simples et déjà vieux, qui était bien au-dessous de l’ameublement de Mme une telle, et même de telle autre, qui se piquaient d’élégance et avaient accepté la noble tâche de soutenir Savenay au niveau de la civilisation.

On était donc revenu désappointé, et les bruits les plus défavorables au crédit du baron circulèrent. Sans ses libé-