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Page:Leo - Grazia.djvu/419

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— Il y a quelqu’un là-dessous, me dit Effisio, en me montrant l’ouverture carrée, du diamètre de trente centimètres environ, qui donnait dans la chambre souterraine.

— Ma chère amie, dis-je à Grazia, comment pouvez-vous accueillir de pareilles terreurs ? Je ne vous reconnais plus ! Il s’est trouvé, ici, là-dessous, un mauvais plaisant, voilà tout. C’est très-fâcheux ! Mais vous allez voir qu’il n’est pas mort du tout, et que nous allons lui apprendre à vivre.

— Grazia, dit Effisio, ne crains rien ! Reste ici avec ta sœur, et permets-moi d’aller punir ce misérable et défendre notre secret. Il ne peut s’échapper, je pense ? dit-il en s’adressant à moi. Cependant, il est bon d’aller à l’entrée.

Grazia se tut, mais son regard, en nous voyant partir, marquait un nouvel effroi.

— Votre sœur est vaillante, lui dis-je ; au besoin, elle vous défendrait. Tiens, mon enfant, ajoutai je en tirant de ma poche et en remettant à Effisedda un revolver à dix coups, que j’avais apporté de Rome, pour les besoins de ce beau pays ; mets-toi près de cette ouverture et si-ce qui est pourtant improbable — tu vois passer par là un bras, une tête, n’importe quoi, tire sans trembler,

— Sois tranquille ! me répondit-elle, toute heureuse de ma confiance, et la flamme de l’héroïsme dans les yeux.

— Maintenant, Grazia, n’ayez plus peur !

— Oh ! me répondit-elle, je suis bien faible, en effet ! Mais c’est que je ne suis plus en paix avec ma conscience et je souffre tant !…

Effisio était déjà descendu ; je le suivis. Il avait l’inséparable fusil qu’il emportait dans ses courses ; j’en étais réduit à un long couteau de poche, bien affilé, qui pouvait servir de poignard. Nous nous consultâmes. L’entrée avait été récemment bouchée, cela se voyait ; et s’il fallait un travail rude et assez long pour écarter les grosses pierres qui l’obstruaient, cela n’était pas impossible à deux hommes, ayant été fait demain d’hom-