Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/117

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mari et moi nous accourûmes, et, quand le nuage de poussière se fut dissipé, nous vîmes tous ensemble, au-dessous d’une large trouée pratiquée dans le mur, à la hauteur d’environ trente pieds, madame Houspivolon, hurlante, échevelée, à cheval sur un tronc de lierre, et s’accrochant autour d’elle, avec terreur, aux feuilles et aux rameaux qui cédaient sous sa main.

Ce fut d’abord une stupéfaction profonde, puis, je l’avoue, un fol éclat de rire. La punition était si bien méritée que cette espionne, prise à son propre piège, ne nous inspirait aucune commisération. Nous nous rappelâmes alors qu’il existait au haut de la muraille une meurtrière que le lierre avait recouverte. C’était là que, juchée sans doute sur une échelle, elle se plaçait pour écouter ce que nous disions, quand nous nous croyions seuls, dans l’intimité de notre mutuelle confiance. Depuis deux mois, nous venions étudier sur ce banc, Suzanne et moi, et nous avions passé là toutes les