Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/127

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des mains de la jeune fille, la peau du malade devenait moins sèche et son pouls se ralentissait. Un mieux réel se produisit enfin au bout de huit jours, et ce nous fut un grand soulagement ; car notre angoisse était double : nous n’étions plus qu’à deux jours de l’examen ; il fallait partir ou abandonner le terrain à nos ennemis. Suzanne se décida.

— Jacques, dit-elle en prenant la main de son fiancé, je vais là-bas travailler à notre mariage ; toi, promets-moi de lutter ici contre la maladie, afin qu’elle ne te reprenne pas quand je ne serai plus là.

Avec un pâle sourire, il promit, et nous partîmes.

Jusqu’alors, en pensant au jour de l’examen, Suzanne avait tremblé de peur, et sa timidité me rendait fort inquiète. Maintenant, elle ne semblait pas douter du succès : je la vis avec étonnement promener son regard sérieux et calme sur le jury qui allait