Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/159

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de celui-ci nous toucha beaucoup ; car il comprenait bien, cet homme, les besoins du peuple et ceux de notre temps ; et ce qu’il demandait par-dessus toutes choses, c’était le développement de l’instruction publique, plus de bien-être, et surtout plus de dignité pour instituteur. En lisant cela, des larmes roulaient dans les yeux de Jacques, et il me montra tout aussitôt des circulaires du sous-préfet et du recteur, où il lui était recommandé d’employer toute son influence pour faire voter les électeurs en faveur du candidat officiel. Puis il prit son bâton et son chapeau.

— Où allez-vous ? demandai-je.

— Remplir mes devoirs d’esclave, me répondit-il. Je dois aller, ainsi que le garde-champêtre, distribuer dans les villages les bulletins de M. V…, le légitimiste, l’ami des prêtres, au lieu d’y recommander le nom de cet homme que je nommerais si volontiers. Mais, diable ! est-ce qu’un instituteur a le droit d’avoir une conscience ? Va donc,