Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/163

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Le soir de cette triste scène, dont on a tant abusé contre nous, le vieux Galéron se trouvait au café d’Alger, en compagnie d’une dizaine de personnes, entre autres M. Bonafort et M. Granger. C’était l’anniversaire de je ne sais plus quelle victoire ; on avait bu à la gloire française, et le cafetier, habitué aux liqueurs fortes, avait un peu violenté la sobriété de son camarade. Lui-même, se trouvant plus qu’à l’ordinaire en humeur de taquiner, jurait que le vieux Galéron ne savait plus ni boire ni se battre, depuis qu’il s’était imaginé d’être savant.

— Pour lors, l’ancien, si c’était un effet de votre bonté, dit-il, je serais curieux de savoir ce que vous trouviez d’amusant dans ce bouquin-là ?

— D’amusant, mon cher, rien du tout ; non, des choses bien tristes, au contraire.

— Raison de plus pour les y laisser. Voyons, pourtant, ce que c’est que ces choses tristes.