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Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/170

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scrupuleusement ses souvenirs, et je l’ai fait avec assez de hardiesse pour que vous ne puissiez douter de ma franchise. Vous trouverez sans doute que c’est bien assez, trop peut-être ; mais ce n’est pas davantage, et le bon vieillard n’a parlé de guillotiner personne, comme on l’a dit bêtement.

Pendant que M. Babillot écoutait ainsi, le rouge de la colère lui montait au visage, et, à peine Galéron eut-il fini de parler, qu’il se prit à l’apostropher durement, circonstance oubliée dans son rapport. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’au moment où Jacques, venu pour chercher son père à l’heure du souper, entrait au café, il entendit les mots de vieux fou et de démagogue. Jacques a pour son grand-père une tendresse pleine de vénération ; il devint tout pâle, et, s’approchant du curé, qui était toujours accoudé sur la fenêtre, il lui demanda la raison de ces insultes.

— Votre père, étant ivre, dit le curé, vient de nous débiter toutes les horreurs