Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/26

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peut-être aussi, par l’entremise de cette dame, apaiser nos ennemis. — Mais je vous demande beaucoup, et vous ne savez rien encore de ce dont il s’agit. Permettez-moi de vous raconter en détail toute cette histoire. Je n’ai pas d’autre moyen de vous faire connaître et aimer ces pauvres jeunes gens. La vérité a son accent, que vous reconnaîtrez dans mes paroles. Veuillez vous rappeler aussi qu’Élise Mayot ne mentait jamais.

Probablement, depuis mon départ de la pension, vous n’avez pas entendu parler de moi. Je me suis mariée, à dix-neuf ans, avec un bien honnête homme, que j’aimais beaucoup, M. Vaillant, médecin dans ce bourg de la Roche-Néré, que nous habitons encore. Depuis vingt-deux ans, nous n’avons jamais eu, mon mari et moi, de querelle sérieuse ; et, tout en subissant les modifications qu’apportent l’âge et l’habitude, nous sommes restés nécessaires l’un à l’autre, autant que nous l’étions dans les premiers jours de notre union.