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Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/42

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m’amusant de la peine qu’il prenait à s’aider lui-même. Il y vint enfin, et, sous le sceau du secret, nous confia qu’il croyait que mademoiselle Néomadie Bonafort ne déplaisait pas à l’instituteur, et que ce mariage pourrait bien se faire.

« Elle avait cinq ou six ans de plus que lui ; mais ce n’était pas un inconvénient bien grave. Sa tante lui donnerait quelque chose en la mariant. C’était une demoiselle vertueuse, une femme d’ordre et d’économie ; elle avait un bon mobilier, un beau trousseau, et l’instituteur, en s’alliant à l’une des familles les plus influentes de l’endroit, ferait certes une bonne affaire. »

Je ne dis pas non et n’en pensai guère davantage. Suzanne, séduite par l’idée de voir la noce, applaudit de tout son cœur, et dès lors nous nous amusâmes à observer les petites menées qui s’ourdissaient, les airs de mystère et les clignements d’yeux de madame Houspivolon, la femme de l’huissier, confidente de mademoiselle Prudence, et