Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/57

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— Je ne le vois presque pas, et puis je respecte beaucoup les secrets d’autrui.

Nous en restâmes là.

On dit plus tard que j’avais eu mes raisons pour parler ainsi.

Vint le mois d’avril. Vous savez, madame, que chaque paroisse a son mois consacré à l’adoration du Saint-Sacrement. À la Roche-Néré, c’est le mois d’avril. Je suis loin d’être dévote, mais j’ai toujours trouvé charmant ce culte du soir à cette époque de l’année. Ce travail latent, ces éclosions, ces premiers parfums, l’atmosphère enivrante, la terre jonchée de divines promesses, l’espoir sous forme visible… c’est bien vraiment le mois de l’adoration, où l’âme aspire et s’élève au milieu du renouvellement de toute chose. L’aspiration n’est-elle pas, en dernière analyse, le fond de toute religion ?

Après une de ces belles journées, où sans doute aussi la nature apporte à tout notre être des germes nouveaux, à sept