Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tence des damnés, que tu es rigoureuse, mais que tu es inutile !

« Ne voir jamais Dieu, brûler dans un feu dont le nôtre n’est que l’ombre, souffrir toutes sortes de maux en même temps, sans consolation, sans relâche ; avoir toujours des démons devant les yeux, toujours la rage et le désespoir dans le cœur, quelle vie !

« … La colère de Dieu peut-elle aller plus loin que de punir des plaisirs qui durent si peu par des supplices qui ne finiront jamais ?

« Ô éternité ! quand un damné aura répandu autant de larmes qu’il en faudrait pour faire tous les fleuves et toutes les mers du monde, n’en versât-il qu’une chaque siècle, il n’aura pas plus avancé, après tant de millions d’années, que s’il ne commençait qu’à souffrir. Et quand il aura recommencé autant de fois qu’il y a de grains de sable sur les bords de la mer, d’atomes dans l’air et de feuilles dans les forêts, tout cela sera compté pour rien.