prenez là, dans le feu, des braises, et mettez-les en dessous, puis du charbon noir par-dessus. » J’espère que tu me comprends, toi ? demanda Cécile en interrompant son récit.
— Parbleu je n’ai jamais fait la cuisine, mais ça me paraît clair. Le charbon enflammé est destiné à allumer le charbon noir.
— Je pensais aussi que la chose n’avait pas besoin d’explications plus complètes, et, sans y prendre garde plus longtemps, je m’occupai d’un autre côté ; mais quand, au bout d’un quart d’heure, je reviens près du fourneau, que je m’attends à trouver bien embrasé, que vois-je ?… devine un peu.
— Tu feras mieux de le dire toi-même, ça sera plus prompt.
— Je vois dans les braises dessous, c’est-à-dire en bas, dans le cendrier, où elles achevaient de s’éteindre, tandis qu’à dix-huit pouces plus haut le charbon noir trônait d’un air sombre dans la grille du potager.
— Sur ma parole, c’est phénoménal, dit Lucien ; mais ne te désespère pas. C’est un beau trait d’obéissance passive ; cette fille-là fera tout ce que tu voudras ; il est probable toutefois que ce ne sera pas sans t’avoir donné de la peine. Ah çà ! voyons, si je faisais quelque chose, moi aussi ; il est plus de midi, et je meurs de faim.
— Je vais t’envoyer Doucette, dit Cécile ; tu lui feras mettre le couvert. »
Ce fut une mauvaise inspiration. La verve moqueuse du jeune artiste, mise en éveil par l’aventure du potager, s’exerça aux dépens de Doucette si bel