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cole que ce qui plaisait, et que le catéchisme était embêtant !

L’orage s’amassait ; mais comme d’habitude, Sidonie n’en percevait que les grondements les plus affaiblis. Elle espéra le conjurer et se faire un parti dans le cœur des parents par l’influence des enfants eux-mêmes. Les vacances arrivaient.

— Mes enfants, dit-elle aux élèves, la veille du départ, nous avons depuis six mois changé de méthode. Laquelle des deux préférez-vous ?

Ce fut un chœur assourdissant.

— Oh ! mademoiselle ! la nouvelle ! Nous sommes très contentes à présent.

— Eh bien ! mes enfants, beaucoup de gens prétendent qu’elle n’est pas bonne, et que vous apprenez moins.

— Ça n’est pas vrai ! Nous apprenons beaucoup mieux.

— Oui, nous le savons bien, nous ; mais si les autres ne le croient pas, ce sera pour eux comme si ce n’était pas vrai. Et M. le maire, M. l’inspecteur, M. le recteur nous ordonneront de revenir à l’ancienne méthode.

— Oh ! mademoiselle ! par exemple, nous ne voulons pas !

— Nous y serions forcées. Savez-vous ce qu’il faut faire : il faut prouver à vos parents que vous savez quelque chose, et leur bien expliquer ce que vous sentez à merveille ; que lorsqu’on a du plaisir à apprendre, on apprend plus vite et mieux.

— Oui ! oui ! nous le ferons. C’est ça.

Elles partirent, pleines de confiance, et Sidonie resta seule pour un mois et quelques jours.

Après ce mouvement de pensée, de pro-