ment, un souffle arrivèrent à son oreille ; une main la toucha ; elle faillit s’évanouir.
— C’est vous, mademoiselle Sidonie ?
Ah !… ce ne fut plus la même peur, mais une confusion. Lui ! lui, Ernest !
Elle rêvait un aveu depuis deux mois, mais à penser que le moment en était venu peut-être, et qu’elle se trouvait là en face d’un pareil événement, elle frémissait des pieds à la tête, et elle eût voulu s’enfuir. Mais le jeune Moreau avait passé le bras autour d’elle et la retenait, ou plutôt la soutenait.
— Comment ! je vous ai donc fait bien peur, mademoiselle Sidonie ? Remettez-vous, pardon…
— Oh ! c’est que… je me croyais seule, et quand j’ai senti… Je venais pour passer à l’eau ce linge… et je l’ai laissé tomber par terre, je crois.
— Attendez, je vais le chercher.
Il se baissa.
— Mais l’on n’y voit pas.
— Si ; le voilà. J’y vois mieux que vous ; je suis ici depuis plus longtemps.
— Ah ! vous étiez là ?…
— Oui ; je songeais… à bien des choses… … Et tenez, je songeais aussi à vous.
— À moi ! dit-elle en tremblant,
— Oui…
Elle s’était retirée de l’ombre et se tenait au bord de la cabane, sous la faible clarté du ciel. Il vit son trouble, et se tut un instant ; puis sa voix prit un accent de tendresse :
— Pardonnez-moi de vous avoir fait si peur, dit-il, en prenant la main de la jeune fille.