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Page:Leo - La Femme et les moeurs.djvu/144

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blime, et pourtant dépourvue de sens moral et de sens commun ! Et couverte de fleurs, on la jeta, non-seulement hors de la République, mais hors du travail ; car la femme, cet être délicat et charmant, née pour le plaisir de l’homme, ne doit ni s’endurcir, ni s’émanciper par le labeur. On oublia de prouver qu’elle pouvait se nourrir d’amour et de rosée. Il est vrai que l’homme fut chargé de sa subsistance. Mais quoi, s’il ne s’en charge pas ? Ce point ne fut pas touché. Trop noble était cette rhétorique pour parler du nombre effrayant et toujours croissant des enfants abandonnés, des filles délaissées, des prostituées et des courtisanes, des ouvrières exténuées par l’excès du travail et de la misère ; non plus que des mères de famille, battues, exploitées et volées par leurs maris, non plus que de ce trafic des dots, dans le mariage, qui fait pendant à l’ex-