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Page:Leo - La Femme et les moeurs.djvu/185

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oblige d’autant plus que, plus heureuses, elles sont affranchies du joug d’ignorance, de misère et de honte, sous lequel gémissent et rampent leurs malheureuses sœurs ; quand celles-là aussi s’arrêtent au pas décisif qui sépare la pensée de l’acte, s’estiment trop bien nées pour se compromettre publiquement avec l’idée, et se croient obligées encore à respecter des usages qui, tandis qu’ils imposent aux femmes de se montrer demi-nues dans un salon, leur interdisent d’aventurer leur nom sur le terrain de l’honneur, du droit et de la justice.

Les Anglaises elles-mêmes, cependant, viennent d’abdiquer au sujet de leur droit, toute pruderie. Sera-ce en faveur des Françaises ?

Le droit est bien bas, le zèle bien abattu, la foi bien confuse ; mais un réveil pourtant se produit, et la lutte enfin recommence entre