Page:Leo - La Femme et les moeurs.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 16 —

nie. Ces deux ouvrages, qui avaient beau jeu contre les contradictions proudhonniennes, affaiblirent fortement déjà, dans le monde des penseurs, le prestige de l’athlète franc-comtois ; mais furent peu lus du public vulgaire. Le beau livre de madame d’Héricourt, tout en réfutant principalement Proudhon, frappait aussi d’estoc et de taille sur Michelet, Auguste Comte et autres détracteurs de la femme. Mais trop sérieux et trop élevé pour avoir un succès de curiosité et de scandale, il n’arrêta pas l’effet populaire de ces doctrines signées de noms connus.

En France, où l’on éprouve le besoin de briller dans la conversation sur tous les sujets, et où l’on n’a pas plus de temps qu’ailleurs pour approfondir toutes choses, où l’esprit est prompt comme la parole, l’opinion est d’une impressionnabilité extrême ; elle a, comme