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Page:Leo - La Femme et les moeurs.djvu/41

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soumission, en la privant par conséquent d’initiative et de responsabilité, on l’a frappée d’incapacité morale — on en a fait un objet.

En abaissant pour elle, systématiquement, le niveau de l’instruction, en lui interdisant, et par l’empire du préjugé, et par le refus des moyens, les hautes études, on l’a contrainte de rester, en général, intellectuellement inférieure — de descendre du rôle de sujet à celui d’objet.

En somme, tandis qu’on a fait à l’homme un étrange point d’honneur de l’exaltation de ses facultés brutales, on a, du côté de la femme, abattu tous les obstacles, énervé toutes les forces qui pouvaient réagir contre cette brutalité.

Celle qui plus particulièrement est gardienne des mœurs, on a voulu qu’elle ne s’appartînt pas à elle-même. On lui a donné pour dogme la soumission et l’impersonnalité ; on a sanc-