Page:Leo - La Femme et les moeurs.djvu/43

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réelle. Une nouvelle force sociale, l’industrie, l’accepte, seulement pour la broyer ; les lois civiles et économiques la condamnent à la misère ; et la misère l’oblige à la honte.

« La misère des prostituées est telle que dans un dépouillement de liste des filles inscrites à Paris, parmi plus de 6, 000 prostituées, on n’en trouva que deux qui eussent pu vivre de leur travail ou de leurs revenus… l’une d’elles lutta trois jours contre les tortures de la faim avant de se faire inscrire… Des ouvrières, des servantes sans ressources et sans asile sont obligées d’errer dans les rues de nos villes, où la police les ramasse ; cette police est faite par des sergents, anciens soldats pour la plupart, qui ont déjà traîné des filles vierges au Bureau des mœurs sous l’inculpation d’avoir provoqué à la débauche sans autorisation et sans patente… ces erreurs