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pendant, levée dès l’aube, elle va, d’un ouvrage à l’autre, haletante, courbée, soignant presque toujours deux ou trois choses à la fois ; et le soir, quand l’homme, revenu du travail du jour, s’assied vis-à-vis du souper fumant, elle, debout, le sert, se couche la dernière, et ne recueille pour récompense, de cet incessant labeur (plus fatigant pour le corps et pour l’esprit, qu’un travail plus dur, mais régulier), que des grossièretés souvent, quelquefois des coups.

Celle-ci, à coup sûr, n’est point un lierre gracieux et flexible ; mais un arbre robuste, aux rejetons vigoureux. Souvent, après la mort du mari, ou par son insuffisance, car la vie et l’activité de cette faible femme survivent généralement à celles de son compagnon, vous la verrez prendre en main la direction du petit ménage, ou de la ferme, et c’est alors,