Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tée, — nos gens pouvaient à peine mettre un pied devant l’autre, et se sentaient comme écrasés contre terre du poids qu’ils portaient. Au commencement, pourtant, il semblait léger. Et puis, qu’était-ce donc qu’un fer à repasser pour la force d’un homme ? Le tisserand avait porté bien des pièces de toile trois fois plus grosses que celle-ci, et le berger, en plaçant l’agneau sur ses épaules, s’était dit : — S’il a plus de six mois, c’est qu’il n’est point fort.-Eh bien ! ils ne savaient comment la chose se faisait, mais la sueur leur coulait par tout le corps, et quasiment le souffle leur manquait, en sorte qu’ils s’arrêtèrent avant d’être en haut, près de grands châtaigniers, qui garnissent le versant de la colline.

Cependant, de larges gouttes se mirent à tomber ; le vent s’éleva, sifflant dans les branches des châtaigniers, comme une personne en colère, et parfois d’un ton si aigu et si éclatant, qu’on eût dit des rires et des moqueries. Enfin, tout à coup, ils sentirent le souffle d’une chose qui passe, et virent une