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Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/153

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s’en parait, Jean Biroux demandait pourquoi ? s’emportait contre la coquetterie des femmes, roulait des yeux féroces et obligeait Marianne de rester à la maison. Il était jaloux.

Pendant les premières années de son mariage, souvent Marianne pleurait. Elle n’avait point d’enfants, ce qui l’aurait consolée en lui occupant le cœur. On la vit devenir triste, même un peu méchante ; mais ensuite elle s’adoucit ; les querelles cessèrent dans le ménage ; elle se montra plus douce, plus flatteuse, plus gaie ; ses joues un peu pâlies reprirent leur éclat. Les malins remarquèrent, — mais, pour moi, je n’en sais rien, — que cela eut lieu peu de temps après l’arrivée au moulin d’un garçon meunier plus dégourdi que les autres, rusé, avenant, qui avait les bonnes grâces de Jean Biroux et lui faisait entendre tout ce qu’il voulait. Pourtant, ce même garçon ne semblait pas trop bien avec la bourgeoise ; il la remontrait quelquefois, et elle lui répliquait vertement ; mais ce jeu-là encore, les malins le trouvaient clair,