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Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/181

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le poisson, que l’ancien meunier, le prédécesseur de Jean Biroux, avait trouvé la mort en allant tout seul jeter l’épervier. On l’avait retrouvé les pieds enchaînés par de longues herbes tordues, ce que tout le monde attribua au drach, le plus méchant des lutins. Cela n’empêchait pas qu’on eût souvent affaire en ce lieu, soit pour la laverie, qui se trouvait là plus qu’ailleurs en belle et grande eau, soit pour l’eau de la fontaine, superbement claire, et qui passait pour avoir des vertus de guérison. Marianne y vint donc avec Pierrille, n’ayant autre chose en tête que les moyens de persuader son galant.

Malheureusement, à toutes ses agaceries Pierrille faisait sourde oreille. Vainement se fit-elle donner la main afin de passer quelques pierres, que, toute seule, elle savait bien franchir aisément ; vainement s’appuyat-elle sur lui dans l’étroit sentier ; il ne voulut songer en ces moments-là qu’à la mignonne sauvagerie de Miette, qui, lorsqu’on tentait