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Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/201

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et l’autre servante, la Marie, ouvrit grande la porte de son armoire, et mit tout dehors. Là encore, nul bien d’autrui, et déjà l’on murmurait contre « ces gens riches qui n’ont point respect de l’honneur du pauvre monde, » quand Miette à son tour s’avança pour ouvrir son coffre et montrer ce qu’il y avait. On remarqua qu’elle était bien pâle.

Elle sortit donc ses nippes les unes après les autres ; et, tout à coup, voilà la Marianne qui se précipite et saisit deux chemises et un mouchoir, qu’elle déplia pour montrer la marque à tout le monde. — Et cette marque était bien la sienne : M B, Marianne Biroux. Et le linge était peu sec et mal étiré comme du linge sortant du lavoir. C’était donc la Miette qui avait volé !

Elle, pourtant, regardait tout étonnée, comme si elle n’eût pas compris. Mais alors il se fit dans l’assistance une exclamation, d’abord sourde, qui grossit comme une clameur. Et la Marianne, s’adressant à Miette, cria :