Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/43

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que le monde des environs se rendait à l’église au son des cloches. La Samine, elle aussi, dans sa belle robe de drap vert, avec sa fille et tous ses gens, arriva devers nous, qui étions sur notre porte. Ne fallut-il pas que le vieux David se trouvât dehors à ce moment ? Il était là, au soleil, sur une chaise, tenant à la main son livre d’Heures, et attendant, pour se rendre à la messe, qu’on sonnât le second coup, lorsque la Samine le vit, et encore toute en colère, méchante comme elle était :

— Eh ! eh ! dit-elle, — plus haut que je ne le fais, — quand les vieux sont trop vieux pour mal faire, ce sont leurs enfants qui les remplacent. Le diable est toujours le diable, allez, quoiqu’il ait l’air de faire pénitence, et sa semence ne vaut rien. Le père envoyait les hommes à la guillotine, la fille débauche les jeunes gens !

Il parut bien alors que le vieux David n’était pas sourd comme on le croyait. Aussitôt que la Samine avait parlé des enfants des