Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/45

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Je ne sais quel poignet de fer avait ce vieux homme ; elle voulait se débattre et ne pouvait pas.

— Je veux savoir de quelle fille vous avez parlé.

— Eh bien ! de la vôtre, cria-t-elle, rouge de colère. Est-ce que vous la croyez sainte donc, la fille d’une gourgandine et la petite-fille d’un vieil égorgeur comme vous ? Je l’ai trouvée avec mon Toiny, là-bas, dans les roches aux Fades. Et c’est elle qui empêche mon garçon de songer au mariage, puisque avec elle il peut s’en passer.

Le vieux ne bougea pas. Moi, pourtant, qui ai vu le tonnerre fendre les chênes, il me sembla que c’était quelque chose comme ça qui le parcourait de haut en bas. Une minute se passa ; puis, sans lâcher la Samine, il appela :

— Nanon ! Nanon !

On l’eût entendu, je crois, de l’autre côté de la Vézère. J’en eus le frisson, et surtout quand Nanon, sortant de chez elle, s’appro-