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TRENTE-SIXIÈME LETTRE.

GILBERT À WILLIAM.

12 septembre 1846.

Je viens de voir Targin qui m’a dit : Il y aurait pour votre ami une place superbe, conservateur des eaux et forêts dans l’arrondissement de Paris, 9,000 fr. d’appointements, outre l’indemnité. Quant aux études nécessaires, ce ne sera rien. Naturellement, ce sont les subordonnés qui font la besogne.

Il ne croit pas la chose impossible et m’a promis de s’y employer. Mais il faut que tu ailles voir de suite le duc d’Hellérin, qui est maintenant dans ses terres à Coulommiers. Lui seul peut enlever la chose d’emblée.

Et ne va rien négliger, mon cher William, pour te remettre dans les bonnes grâces du duc. Puisque tu sollicites, il faut être solliciteur, franchement. Tu es si aimable, quand tu le veux bien ! Il faut que le duc te croie de l’ambition, et de plus disposé à servir la sienne. Quoiqu’il ait, à ce qu’il semble, tout ce qu’on peut désirer, sois sûr qu’il désire encore quelque chose ; si tu pouvais savoir ce que c’est et entrer dans ses vues, et lui donner à penser que tu pourrais le servir, tu obtiendrais tout de lui. S’il n’avait pas appris ta ruine, il ne faudrait pas la lui dire. J’ai vu des gens très-disposés à t’obliger, te croyant riche, qui, apprenant que tu ne l’étais plus, tombaient dans une écrasante froideur.

J’ai promis à Targin que tu le présenterais chez le duc.