Page:Leo - Les Deux Filles de monsieur Plichon.djvu/181

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nous, elle réussira ; mais, autrement, elle pourrait frapper à cent portes sans être comprise et sans être lue.

Tu abandonnes le duc d’Hellérin, je le reprends. Je connais son secrétaire. Il faut bien que je sollicite pour toi, puisque tu en es incapable toi-même.



QUARANTE-UNIÈME LETTRE.

BLANCHE À WILLIAM.


Le Fougeré, 14 novembre.

Savez-vous, Monsieur, qu’il y a deux mois que vous êtes parti ? Nous sommes à la mi-novembre. Je crois bien que le temps vous semble moins long à Paris qu’ici ; mais moi je trouve odieux qu’on abandonne si longtemps sa fiancée. Vous m’écrivez de belles lettres, c’est vrai ; mais quand c’est fait, vous allez vous promener, vous retrouvez vos amis, vos plaisirs d’autrefois ; tandis que moi, je suis toute seule dans cette grande maison, n’ayant d’autre plaisir que de taquiner mon petit père, de causer de vous avec tante Clotilde et d’écouter le cousin Marc, lequel est arrivé à nous faire tout haut des articles de journal, ce qui m’ennuie. Je ne dirais pas cela devant tante Clotilde, parce qu’elle trouve bien tout ce que dit M. Forgeot ; et, en effet, il lui fait toujours des compliments, beaucoup plus qu’à moi, ce que vous ne trouverez peut-être pas juste, à moins que vous n’ayez changé d’avis, et cela est bien possible, puisque tout est possible