Page:Leo - Les Deux Filles de monsieur Plichon.djvu/295

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dans les champs, le long des haies, dans les bois, chercher des insectes ou des plantes.

« Les enfants ne marcheront point deux à deux, alignés comme des soldats, mais en bande joyeuse et libre. Il sera, dans l’école, permis d’être enfant, et l’ordre et la bonne tenue consisteront seulement à ne pas gêner les autres.

« Quand chacun aura choisi l’insecte ou la plante qu’il veut connaître, on s’assiéra tous en rond, et chacun à son tour exhibera son butin.

« Quelle est cette petite plante à longue tige et à fleurs roses, si jolie ? Les enfants s’écrient : C’est la centaurée !

« Voilà des milliers d’années qu’elle guérit les fièvres des hommes et réjouit les prés de ses gracieux corymbes. Elle porte le nom d’un des premiers médecins connus, et la voilà parmi nous, aussi jeune et aussi fraîche qu’au temps où l’homme s’habillait de peaux de bêtes et chassait avec des arcs.

« On la met dans l’herbier, puis on passe à une autre. Bien souvent, ce sont des plantes déjà étudiées qu’ils ont cueillies de nouveau pour en répéter avec amour, ou terreur, la légende terrible ou charmante.

« Les jours de pluie sont consacrés à la revue des herbiers. J’écris moi-même au-dessous de chaque plante ses propriétés, après que l’enfant l’a étendue et fixée sur la page.

« On rentre pour la leçon d’écriture. Il n’est pas besoin de récréation. La collation se fait en causant de la promenade.

« Cette leçon d’écriture se change la seconde année en