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Feuilleton de L’OPINION NATIONALE
du 26 mars 1870.


SŒUR SAINTE-ROSE

NOUVELLE
Par ANDRÉ LÉO.



La demi-heure avait sonné.

— Il est temps de quitter la salle, dit la voix d’une religieuse.

Sœur Sainte-Rose pleurait. Son cœur n’hésitait pas ; mais ce qu’on lui demandait, c’était un acte de volonté, et sa volonté n’était plus à elle. Cependant, refuser une prière si juste, refuser cette mère mourante, était-ce possible ? Sous l’empire d’un de ces élans qui, sans laisser place à la réflexion, vous jettent au feu ou à l’eau, elle serra de toute sa force la main décharnée de la pauvre femme.

— Ah ! vous acceptez ! dit celle-ci d’un souffle éteint, mais ardent.

— Oui ! dit la jeune religieuse, sans savoir comment elle tiendrait parole, et pourtant sûre de la tenir.