Aller au contenu

Page:Leo - Un mariage scandaleux.djvu/362

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

paiement avec lui, et la plupart des journaliers qu’il demandait refusaient avec d’honnêtes prétextes. C’est bien, mon garçon. J’en chercherai encore deux ou trois autres, car il faut s’y prendre de bonne heure avec les gens d’ici.

— Je vous les trouverai, moi, si vous voulez, M. Bertin, sans vous donner tant de peine.

— Eh bien ! ma foi, puisque tu es si obligeant, mon cher Michel, ça me fera plaisir. — Ce Michel est vraiment le plus honnête et le plus aimable garçon de Chavagny, dit M. Bertin à sa fille, en entrant avec elle dans la cour d’honneur.

Ils trouvèrent toute la société réunie après du rondpoint. C’était M. et Mme Bourdon, Aurélie, M. Gavel, Mlle Boc, le curé, M. Grimaud et le médecin Jaccarty.

— Nous allons dans l’allée des Acacias jusqu’au champ de seigle, dit M. Bourdon. Venez-vous ?

— Je veux bien ! répondirent à la fois M. Bertin et Lucie.

— Clarisse est fatiguée, allégua Mme Bertin. Nous irons toutes les deux nous reposer à la maison.

Après quelques cérémonies, Mme Bourdon les accompagna, et le reste de la société, se divisant par groupes, se mit en marche pour l’allée des Acacias, en traversant la première cour. M. Bourdon marchait devant, avec le médecin et M. Grimaud. Lucie venait ensuite, avec sa cousine et M. Gavel. Mlle Boc, M. Bertin et M. le curé causaient ensemble et tous les trois à la fois par derrière.

Ils passèrent ainsi devant Michel qui, assisté de deux autres hommes, déchargeait le char de seigle. Il était à ce moment près des chevaux. En apercevant Mlle Bertin, il souleva son chapeau, et celle-ci, tout en répondant à M. Gavel, qui l’interpellait, salua Michel avec un sourire, et d’un regard affectueux.

M. Gavel, ayant suivi la direction des yeux de Lucie,