Page:Leo - Un mariage scandaleux.djvu/429

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mère, le lendemain elle s’habilla de bonne heure pour assister au déjeuner.

Cette seconde journée fut très-monotone. Depuis longtemps l’étiquette a chassé la gaieté de toute assemblée quelque peu nombreuse. Il suffit d’avoir entendu les souvenirs de nos grand’mères pour convenir qu’en cela aujourd’hui ne ressemble pas à autrefois.

Dès trois heures de l’après-midi, ce fut une suite de départs, une désorganisation continuelle. Les femmes s’assirent en rond sur les pelouses du jardin ; la plupart des hommes se groupèrent au billard. On s’ennuya.

Le soir on dansa quelques quadrilles ; mais il restait si peu de monde que M. Bourdon fut obligé d’y figurer. On se retira de bonne heure. Pendant tout le trajet du logis à la maison des Bertin, Clarisse fut silencieuse et morne. C’était fini !… plus de fête ! elle retournait dans son tombeau !

Aurélie partait le jour suivant, en compagnie de sa belle-sœur et de sa belle-mère, dans la calèche de Mme Delbès. M. Gavel père et M. Delbès étaient partis la veille. On avait invité la famille Bertin à déjeuner pour les adieux.

Mais Clarisse fut si mal qu’elle ne put se lever. Engagée vis-à-vis de Mme Delbès, Lucie se rendit chez les Bourdon avec son père et Gustave.

Le déjeuner fut triste, le moment était venu de s’affliger. Mme Bourdon avait peine à retenir ses larmes et Aurélie poussait de temps à autre de longs soupirs. Quant à M. Bourdon, il affectait de la philosophie ; tout était dans l’ordre et les rôles bien tenus ; car de son côté M. Gavel avait d’enthousiasme tout ce qu’il était dans les convenances d’en montrer.

Quand il fallut monter en voiture, Aurélie demanda qu’on allât à pied jusqu’à la ferme des Èves. Je serai une