Aller au contenu

Page:Leo - Un mariage scandaleux.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une demoiselle Marsis, de Vandœuvre, vous savez, lui a bien apporté près de cent-mille francs ; et M. Ferdinand Gavel n’a qu’une sœur. Oh ! c’est un brillant mariage ! Ils feront flores à Poitiers.

— Grand bien leur fasse, dit M. Bertin, d’une voix rauque. Je suis content que Bourdon établisse bien sa fille.

— Aurons-nous une belle noce ! reprit Mlle Boc. Oh ! pour moi, je n’ai pas droit d’y être invitée, mais probablement que vous y serez.

— Il ferait beau voir qu’Aurélie n’eût pas ses cousines à sa noce, fit Mme Bertin.

— Ça ne serait pas la faute de M. Bourdon, ma chère dame ; mais sa femme est si… vous savez… Assurément, c’est une aimable femme, et je l’estime beaucoup, mais elle est comme ça, un peu trop… grande. Par exemple, j’ai trouvé ça bien extraordinaire, l’autre jour, quand elle a dit à M. Gavel que vous étiez des parents éloignés.

— Des parents éloignés ! s’écria M. Bertin en faisant un bond dans la chambre.

— Oh ! mais voilà qui est de toute indignité ! exclama sa femme. Je croyais que Mme Bourdon avait de plus nobles sentiments et plus de respect pour le sang de nos ancêtres.

— Elle a dit cela, cette s… pimbêche ! Ah ! bien, je lui arrangerai joliment son orgueil, moi. Des parents éloignés ! Comme si notre grand’-père n’était pas le sien. Ma parole d’honneur ! ça ne se passera pas comme ça ; et puisqu’elle met les choses sur ce pied entre nous…

— Grand Dieu ! monsieur Bertin, dit la vieille fille inquiète, si j’avais su que vous le prendriez comme ça…

— Et comment pourrait-on le prendre, ma chère demoiselle ? interrompit aigrement Mme Bertin.

— Sans doute ! sans doute ! Mais promettez-moi de n’en point parler, mon cher monsieur, ni vous, ma chère