Page:Leo - Un mariage scandaleux.djvu/505

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et qu’en se remémorant tous les tenants et aboutissants, elle a fini par me dire qu’elle croyait pourtant que Mlle Boc, à cause des messieurs Bourdon, lui avait arrangé la chose à sa manière.

— Moi, je connais le fin fond de l’affaire, dit Gène, puisque j’ai lu le procès.

— Dans le journal ?

— Dans le journal. Et puis Mme Michel a connu à Poitiers cette demoiselle Boissot-Laribière, la même précisément pour qui le procès a été fait.

— Oh ! contez-nous ça, contez-nous ça, Gène !

— Eh bien donc, c’était une grande et belle demoiselle, Amélie, qu’on la nommait, jolie, gaie, pleine d’esprit, une des mieux qu’on puisse voir enfin. Comment elle en est venue à être amoureuse de M. Gavel, un homme marié, c’est ce que je n’ai jamais pu comprendre. Mais pourtant c’est une chose sûre, comme on l’a bien vu. Mme Michel m’a dit là-dessus que les hommes qui aiment tant les femmes, les femmes les aiment aussi, quoique ça soit bien bête, puisqu’elles doivent savoir d’avance qu’elles ne seront pas aimées longtemps. Enfin, c’est donc comme ça. Et pour… quant à être un coureur de femmes, c’est bien ce Gavel qui en est un, comme on l’a vu par ma belle-sœur Lisa. Je puis en parler, puisque tout le monde le sait.

— Pardine ! interrompit la Françoise, c’est moi qui ai vu ça de près, quand Michel l’a-t-amenée chez nous pour empêcher le père de la tuer.

— Oui ! oui ! dit une autre, et c’est pas ton Cadet, tiens, qui doit être fâché du malheur de M. Gavel.

— Pour sûr qu’il ne lui veut pas de bien, dit Gène. Enfin donc, si vous voulez savoir l’histoire, depuis son mariage il était comme auparavant, et sa femme, bien certainement, n’avait pas la vie heureuse, quoique riches