Page:Leo - Un mariage scandaleux.djvu/77

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bitude avec toutes les recherches du luxe et de la mode. Il y avait des ustensiles dont les convives ne savaient pas se servir, et des mets dont ils mangeaient pour la première fois, sans oser en demander le nom, mais en en savourant sans préjugé le mérite inconnu. M. Bourdon seul trouva beaucoup à reprendre : le saumon n’était pas frais, le rosbif était trop cuit.

— Quant à ce dernier point, c’est un peu la faute de M. et de Mme Perronneau, dit Mme Bourdon.

— Eh ! mille excuses ! répliqua la mairesse. Au moins pourtant c’est pas faute à not’ volonté ; mais c’est qu’au moment de partir il nous est arrivé un petit accident.

— Vraiment ! Et lequel ? demanda M. Bourdon.

— Oh ! fit Perronneau, c’est un accident dont on ne parle pas.

— Comment ! s’écria M. Bourdon, il est arrivé à ces dames un accident dont on ne parle pas !

Tout le monde éclata de rire.

— Allons ! dit Mme Perronneau, vaut mieux dire ce que c’est. Imaginez-vous que, comme nous étions déjà partis, v’là la Catherine qui huche après nous, parce que not’ truie, sauf votre respect, était à même à faire une couvée de petits cochons. Quoique ça ne soit pas des choses… des choses…

— Poétiques, souffla M. Gavel.

— C’est ça, monsieur l’ingénieur. Oui, quoique ça ne soit pas des choses… enfin vous m’entendez, faut tout de même soigner son bien ; car si on s’en fiait aux domestiques, tout s’en irait en brouée (brouillard).

— Vous avez raison, madame Perronneau, dit gravement M. Bourdon. Il faudra me garder un cochon de votre couvée, car je sais que vous avez la main heureuse. C’est comme votre mari pour les bœufs.

— Eh ! eh ! fit le maire, je ne suis pas savant, monsieur